Vous connaissez déjà le mulching ou le paillage des cultures au potager.
Ils permettent de garder l’humidité dans le sol en été.
Mais vous pouvez aller plus loin en pratiquant le compostage en surface, toute l’année.
Cette pratique un peu déroutante au premier abord, va produire des effets spectaculaires sur votre terre.
Une fois que vous l’aurez essayée, vous ne pourrez plus vous en passer.
Le compostage en surface, qu’est-ce que c’est ?
Réponse rapide n° 1 : ce n’est pas du compostage en tas (dans un composteur).
Réponse rapide n° 2 : c’est reproduire ce que fait la nature.
En fait, c’est très simple : composter en surface, c’est déposer des déchets végétaux directement sur le sol de son potager.
Ces déchets végétaux vont se décomposer sur place, ce qui va fertiliser et améliorer la terre.
C’est la même chose qui se passe dans la nature : les brindilles sèches et les feuilles mortes se décomposent sur place chaque hiver. Et au printemps, les plantes repoussent de plus belle, d’année en année.
A quel moment de l’année peut-on faire du compostage en surface ?
Vous pouvez le faire toute l’année, et c’est même recommandé pour garder un sol vivant.
Mais il y a deux occasions propices pour commencer :
- après une culture : quand la récolte d’un légume est terminée (haricots verts par exemple), au lieu d’arracher les tiges et de s’en débarrasser, coupez-les au ras du sol et dispersez-les sur place, après les avoir découpées si besoin en morceaux plus petits.
- en automne, préparez le potager à passer l’hiver en couvrant toutes les parcelles du potager avec un mélange de feuilles mortes et d’autres déchets végétaux du jardin.
Sans oublier qu’à chaque fois que vous cueillez un légume (un poireau, des radis), vous pouvez au même moment enlever les parties que vous ne mangerez pas (les pointes vertes du poireau, les fanes des radis) et les remettre sur le sol.
Les 3 avantages du compostage en surface
- Garder une bonne terre de potager, riche en humus.Si vous complétez le compostage en surface avec une bonne couche de paillis en été, il ne sera plus nécessaire d’ajouter d’engrais pour faire pousser de beaux légumes. La structure du sol va s’améliorer et devenir grumeleuse, facile à cultiver.
- Le sol est ensemencé en micro-organismes participant à la biodiversité.Un équilibre naturel va se créer et les attaques de ravageurs ou les développements de maladies vont s’auto-réguler.
- Moins de travail : terminée la corvée de nettoyage des restes de culture, terminée l’évacuation des mauvaises herbes.Maintenant, tout est coupé et laissé sur place.
Dans quels cas faut-il éviter de composter en surface ?
Attention il y a quelques situations où il vaut mieux ne pas le faire :
- Pendant l’hiver avec les sols très argileux, où il vaut mieux semer un mélange d’engrais verts.
- Au début du printemps afin de laisser les rayons du soleil réchauffer le sol.
- Pour des cultures qui n’aiment pas l’humidité (ail, échalote et oignon).
Une chose importante à savoir :
- On peut tout à fait utiliser des restes de plantes atteintes par des maladies (en particulier le mildiou de la tomate) pour couvrir le sol. En effet, toutes ces maladies ne survivent pas à la décomposition des matières sèches.
Avec quelles matières recouvrir le sol ?
Pour trouver avec quoi composter en surface, quantité de possibilités s’offrent à vous :
- après une récolte, découper en morceaux les tiges des tomates, haricots, pois, courgettes…
- toutes les fanes de légumes (betteraves, radis, choux, carottes, salades). Si vous trouvez que ça fait moche par terre, recouvrez-les avec un autre paillis !
- les tontes de pelouse (en couche fine et sèche)
- les mauvaises herbes arrachées
- certaines plantes intéressantes par leurs propriétés : ortie, consoude, aneth, bourrache…
- du BRF (bois raméal fragmenté) : tailles broyées d’arbustes
- du compost venant de son composteur (eh oui !)
Et si vous n’avez pas assez de déchets végétaux, cultivez-les sur place avec les engrais verts !
L’épaisseur du couvert végétal dépend de la grosseur des débris végétaux :
– faible épaisseur (2 à 3 cm) pour les débris fins et humides (tontes de pelouse),
– forte épaisseur (jusqu’à 10 cm) pour les restes plus grossiers (tiges de haricots, de courges, de tomates).
Il faut toujours veiller à ce que le sol puisse respirer. On évitera donc les paillis trop denses ou trop épais.
Et ensuite, comment semer et planter ?
Après quelques saisons de pratique du compostage en surface, vous devriez pouvoir réduire de beaucoup le travail de votre sol, car la terre restera meuble en permanence, comme la litière d’une forêt.
Si ce n’est pas encore le cas, vous allez simplement aérer la terre avec une fourche-bêche ou une grelinette. Le but est juste de décompacter le sol en dérangeant le moins possible la vie qui s’y est installée.
Pour mettre en place une nouvelle culture, préparez la parcelle de la façon suivante :
- écartez le paillis végétal dans un coin à l’aide d’un râteau (ne soyez pas tenté de l’incorporer à la terre car dans ce cas, la décomposition mobiliserait des bactéries et de l’azote, tous deux nécessaires à la croissance des légumes),
- procédez au semis ou à l’installation des plants,
- remettez en place le paillis entre les rangs, de manière progressive pour ne pas étouffer les jeunes pousses de légumes.
Cet article est maintenant terminé. Qu’en pensez-vous ? Cela vous a-t-il donné envie de changer vos habitudes au potager ?
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