Connaissez-vous le compost de déchetterie, aussi appelé compost de plateforme ou compost de déchets verts ?
Il est beaucoup utilisé par les maraîchers bio, car c’est une source de fertilité naturelle qui est abondante et peu coûteuse.
Avec la nouvelle loi sur le compostage obligatoire qui va entrer en vigueur début 2024, tous les habitants de notre pays (même ceux qui vivent en ville ou dans des immeubles) vont devoir déposer leurs déchets alimentaires dans un composteur.
Bon, ça va sûrement cafouiller un peu au début, le temps que la bonne organisation se mette en place, mais je trouve que c’est un pas dans la bonne direction.
Et je suis sûr que des filières vont se créer pour valoriser tout ce compost et le redistribuer là où il y en a besoin.
Justement, pour nos potagers, on n’en a jamais suffisamment, du compost maison, je trouve ! Pas vous ?
Et le compost, c’est de l’humus en formation. Vous connaissez sûrement déjà l’importance d’avoir une terre riche en humus, ce qui permet de cultiver des légumes au naturel.
Je vous récapitule ses principaux bénéfices :
- Pas besoin de rajouter d’engrais, la terre devient fertile après assimilation du compost.
- Meilleure rétention d’eau en été, par effet d’éponge.
- Moins de maladies sur les légumes, car le sol devient peuplé de “bons microbes”, un peu comme notre microbiote intestinal qui fait barrière aux virus et autres pathogènes.
- Moins de dégâts faits par les insectes ou les limaces car les légumes poussent avec vigueur (je rappelle que ce sont les légumes carencés ou chétifs qui sont attaqués en premier).
Avant de continuer, je vous propose de visionner cette courte vidéo de 8 minutes
Merci à Sylvain Couderc de la Ferme de la Valette (Aveyron) de l’avoir tournée.
Petite remarque : le compost montré dans la vidéo contient encore pas mal de débris grossier je trouve. Celui que j’achète à ma déchetterie est bien plus fin (calibré à 1 cm).
Nous venons de voir pas mal d’avantages à utiliser le compost… Pour autant, il subsiste quelques objections et il est légitime de se poser les questions suivantes :
Quelle est sa composition végétale ?
La composition des composts de déchets verts est variable, voici un exemple que j’ai trouvé pour une agglomération moyenne : en majorité des branches et des feuilles (50 à 70 %), des tontes de pelouse (5 à 30 %), des résineux (5 à 20 %).
Trouve-t-on des débris ?
Il arrive d’avoir des petits morceaux de bois ou de plastique dans le compost de déchetterie, c’est inévitable. Je ne peux parler que de mon expérience locale : j’en ai très rarement trouvé depuis plus de 20 ans que je me procure ce type de compost.
Contient-il des résidus de polluants ou de pesticides :
Difficile d’avoir des données récentes et françaises. J’ai pu mettre la main sur une étude datant du début des années 2000, qui concluait qu’il persiste de nombreuses incertitudes, car il existe tellement de composés chimiques différents que le travail serait colossal pour tous les évaluer.
Le compost de déchetterie est-il stérile et ne contient-il plus aucune vie ?
Vu les grands volumes mis en jeu, ce compost a chauffé de lui-même jusqu’à environ 70°C. Il s’agit donc de compostage dit “à chaud”, contrairement à celui que nous faisons à la maison qui est la plupart du temps “à froid”. L’avantage est que cette température va inhiber la germination de toutes les graines qui s’y trouvent et détruire tous les agents pathogènes des différentes maladies touchant les légumes.
Le compost obtenu à chaud n’est pas stérile mais bien vivant, car ce sont des bactéries thermophiles et des champignons qui ont fait le travail de décomposition de la matière.
Puis ce compost entre dans une phase de maturation, pendant laquelle d’autres bactéries et champignons entrent en jeu. Quand le compost fini est vendu, c’est dans cette phase qu’il se trouve.
Quelle utilisation dans un potager amateur ?
Je vois deux moments où le compost a une grande utilité. Le premier, c’est à la création d’un potager. La terre qui vient d’être défrichée a (dans la plupart des cas) une structure dure et compacte. C’est normal car elle contient peu d’humus.
Il est donc très utile de faire un apport massif de compost à cette occasion, on parle de 15 à 20 kg par m2 qui seront incorporés dans la terre sur 20 cm de profondeur.
L’autre moment, c’est chaque année (voire plusieurs fois par an en cas de cultures exigeantes ou de sol sableux) pour entretenir la fertilité de sa terre.
Là, les quantités vont varier selon la qualité de la terre (bonne structure ou pas encore). On pourra par exemple apporter 1 kg/m2 en automne, et ceci chaque année. Ou alors 3 kg/m2 tous les 3 ou 4 ans.
Comme toujours en jardinage naturel, il n’y a pas de règle stricte, que du bon sens. Et toujours plusieurs solutions différentes (fumier, engrais bio, paillis qui nourrit le sol en se décomposant)… à chacun de choisir celle qui lui convient.
Cette année j’ai remarqué que ma terre avait tendance à redevenir compacte, malgré une bonne aération à la fourche-bêche et une bonne humidité. N’ayant pas assez de compost “maison”, j’ai donc décidé de l’amender avec du compost de déchetterie, chose que je n’avais pas faite depuis de trop nombreuses années.
Je montre étape par étape ce que j’ai fait dans cet article “Comment j’entretiens la fertilité de mon potager en automne“.
Et chez vous ?
Est-ce que vous utilisez du compost de déchetterie dans votre potager ?
Tous les dimanches matin, recevez mes conseils de saison dans votre boîte mail
Parce que ce n’est pas facile de réussir son potager naturel à tous les coups, je prépare pour vous chaque semaine :
- un article pratique où je vous apprends une nouvelle technique de culture que vous pourrez appliquer chez vous,
- ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer ma lettre d’information.
Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement figurant au bas de mes emails.
Voir la politique de confidentialité.