Comme chaque année, voici un compte-rendu détaillé sur les tomates que j’ai cultivées cette année.
Je vous rappelle que mon potager n’est pas très grand (50 m2). Je ne peux donc y mettre qu’une vingtaine de pieds de tomates si je veux avoir de la place pour d’autres légumes.
Au niveau du climat
Chez moi à Toulouse, le printemps a été anormalement frais et pluvieux jusqu’à la fin du mois de mai. Par exemple le 14 mai, j’ai relevé une température maximale de 8°C seulement !
Au même moment, la moitié nord de la France et la Belgique vécurent un printemps très chaud et sec. Au moins cette inversion du climat nous a permis une chose : c’est de nous rendre compte les uns les autres ce que vivent habituellement les jardiniers de l’autre bout.
L’été a été extrêmement sec ici, quasiment aucune goutte de pluie durant 3 mois, de juillet à septembre inclus. Le paillage épais de mon potager et l’arrosage au goutte-à-goutte ont permis de garder la terre humide.
J’ai noté la grande importance de pailler tôt dans la saison, lorsque la terre est encore gorgée de l’eau venant des pluies du printemps. En effet sur une partie de mon potager, j’ai tardé à pailler, pour le faire en juin sur un sol sec, et même avec le goutte-à-goutte, les légumes ont souffert d’un manque d’eau.
Au niveau des dates
Je fais moi-même tous mes semis de tomates, ce qui me permet de choisir des variétés avec différentes grosseurs de fruits, avec différentes couleurs et bien sûr, le plus important pour moi : avec le meilleur goût !
Comme je vous l’ai déjà dit souvent, au printemps, rien ne sert de semer trop tôt et comme d’habitude j’ai fait mon semis à la mi-mars en utilisant la technique de la bouteille que j’ai mise au point.
Sauf cette année où le climat nous a joué des tours : j’aurais été bien inspiré de semer quinze jours plus tard, alors que les nordistes auraient pu semer début mars avec la chaleur qu’ils ont eue.
J’ai semé une douzaine de variétés différentes, des valeurs sûres que je reprends chaque année comme la Rose de Berne, la Green Zebra, la Fournaise F1 (la seule hybride que j’ai), la Valencia, la Black Prince et la Malakhitovaya.
Et aussi des variétés que j’ai envie d’essayer parce qu’on me les a recommandées ou parce qu’elles ont l’air particulièrement appétissantes. J’en parlerai en détails plus bas.
La première récolte a été tardive eu égard au printemps pourri : le 7 juillet seulement, puis les différentes variétés ont mûri les unes après les autres.
Mais en août les températures ont été tellement hautes, 32°C en moyenne, que les pieds de tomates se sont mis en “mode survie” : enroulement des feuilles, arrêt de la croissance des tiges, et surtout blocage du mûrissement des fruits. C’est pour cette raison que les tomates sont restées vertes aussi longtemps.
Il faut savoir que les conditions idéales pour la tomate, c’est une alternance températures à 25°C la journée et à 15°C la nuit.
Au niveau des ravageurs
La dernière récolte de tomates a malheureusement été écourtée par des visiteurs indésirables avec qui j’avais déjà fait connaissance au printemps : les ragondins (imaginez un gros rat qui peut atteindre la taille d’un chat adulte, sans compter la queue longue et fine, dépourvue de poils).
C’est fou ce que ces bêtes peuvent faire pour trouver de la nourriture. Quand une tomate bien mûre était perchée à 1m50 de haut, ils arrivaient à la ramener à terre en saccageant la tige principale.
Donc fin août ce fut la fin des tomates, ce qui m’a laissé du temps pour installer un grillage solide le long du fossé qui jouxte mon terrain.
Aucun de mes plants n’a souffert du mildiou, et globalement ce fut une bonne année dans toute la France, la maladie ayant peu sévit grâce à la rareté des pluies.
Du coup c’est un autre ravageur qui a profité du temps chaud pour se développer : je veux parler de la punaise verte et vous avez été nombreux à vous en plaindre.
Cet insecte fait des piqûres microscopiques dans les tomates pour s’en nourrir, injectant au même moment une substance qui provoque un durcissement des tissus, ce qui donne des tomates bonnes à jeter.
J’ai fait mes recherches et les nouvelles ne sont pas bonnes : aucune plante odorante ne la repousserait, à part peut-être la tanaisie ou la sauge sclarée à essayer, mais comme ce sont des vivaces, elles ne sont pas faciles à intégrer dans les planches de culture.
Je n’utilise plus aucun produit chimique (et je vous encourage à faire de même), mais sachez que même les maraîchers professionnels n’ont aucun produit qui marche à leur disposition.
J’ai commencé par faire du ramassage manuel (ce qui est souvent préconisé), mais après deux semaines d’absence pour les vacances, la population de punaises s’était développée à un niveau ingérable.
Heureusement elles ne semblent pas s’intéresser à toutes les variétés, ce qui pourrait être une piste de recherche. À voir si cela se confirme sur plusieurs années de suite.
J’ai également appris que les punaises seraient attirées par la couleur jaune : mon pied de tomates Honey Delight était complètement envahi. Mais malheureusement la plupart des variétés passent par un stade jaune avant de mûrir au rouge.
Autre idée qui m’est venue : mettre en place assez tôt des filets anti-insectes autour de chaque pied de tomates. Le même genre de filets que l’on utilise contre la mouche de la carotte ou la piéride du chou. Pour fixer ces filets, cela implique d’avoir des supports plus larges que de simples tuteurs en forme de piquets. La culture en cages que je pratique depuis plusieurs années serait une bonne solution.
Au niveau des variétés de tomates
Pour finir, gardons le meilleur pour la fin : je vais vous parler des variétés que j’ai essayées pour la première fois cette année. Pour les autres variétés, vous pourrez vous référer à mes palmarès des années précédentes (des liens se trouvent sous l’article).
Ce sera l’occasion de découvrir de nouvelles tomates qui vous feront peut-être envie. Mais attention, ce sont des variétés peu courantes et vous aurez peut-être quelques difficultés à trouver les graines.
Tricolor
C’est une tomate qui porte bien son nom : striée de rouge, d’orange et de jaune, ses gros fruits ressemblent beaucoup à la variété ‘Ananas’, comme son goût très doux, presque sucré. Il semblerait qu’elle soit plus productive qu’Ananas’ (son gros défaut), mais c’est à confirmer l’année prochaine.
Kozula
Quelle est la meilleure manière de déguster des tomates de variétés anciennes ?
Je commence par éplucher la peau qui vient en général très facilement quand les tomates sont mûres. Puis je les coupe en tranches, mais dans le sens horizontal. Cela permet de mettre en valeur la symétrie de la pulpe et d’avoir un joli visuel dans l’assiette.
Pour la dégustation, je n’ajoute aucune vinaigrette, ni même du sel. C’est en prenant une bouchée de pure tomate que l’on peut le mieux apprécier son parfum. En fait ça se mange comme une pêche. Vous viendrait-il à l’idée d’assaisonner une pêche ?
Venons-en à ‘Kozula’ : pour le coup celle-ci a été très productive, avec des fruits de grosseur moyenne (200 à 300g quand même). Un goût bien présent avec une pointe d’acidité qui n’est pas gênante.
Piment Champ Martin
Je suis très content d’avoir essayé cette variété car elle a les mêmes caractéristiques que la Cornue des Andes, le “cul noir” en moins. En tous cas dans mon potager.
Mr Underwood’s Pink German Giant
C’est une tomate de gros calibre, sa couleur est rose foncé presque rouge, et a chair est très parfumée. Le petit défaut que je lui trouve : sa forme renflée rend moins facile l’épluchage de la peau.
Cœur de bœuf Blanche
Une très bonne surprise car beaucoup de variétés blanches (en fait c’est du jaune très pâle) sont au mieux insipides et au pire farineuses. Celle-ci pas du tout au contraire si on la laisse bien mûrir. Une belle forme de cœur qui occupe toute la paume de ma main.
Potager du Sud-Ouest
C’est toujours bon signe quand on arrive à tomber sur une variété de légume (tomate ou autre) qui porte le nom de sa région. Cela veut dire que la plante est particulièrement adaptée au climat local, tant au niveau de sa productivité que de sa résistance aux maladies.
Et cette tomate ‘Potager du Sud-Ouest’ n’a pas démérité : une bonne grosse tomate rouge bien régulière, très parfumée et sans acidité. Que demander de plus ?
Merci à Serge et Gaël
Un grand merci à ces deux jardiniers sans qui je n’aurais jamais découvert ces excellentes variétés :
Gaël qui m’a envoyé des graines de plusieurs variétés peu courantes (et que je n’ai pas pu toutes tester faute de place).
Et Serge avec qui je suis presque voisin puisqu’il habite le village d’à-côté. Il collectionne près de 500 variétés de tomates anciennes dont il garde soigneusement les graines pour les mettre à disposition des amateurs.
Son site s’appelle La passion des Tomates et des Brugmansias.
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