La première version de mon potager en carrés m’a apporté de belles récoltes, mais en 3 années d’utilisation, j’ai pu me rendre compte que ce type de potager a un défaut principal.
Cet inconvénient majeur, c’est d’avoir beaucoup de mal à garder la terre humide en été, surtout dans ma région toulousaine où les étés sont très secs. Il fallait que j’arrose tous les jours sans faute, sinon mes salades avaient triste mine.
J’avais installé un arrosage automatique par un tuyau poreux puis par une buse d’aspersion (voir les liens sous l’article), mais pour une si petite surface, ce n’est pas pratique parce que cela gêne l’accès aux légumes.
La solution qui m’a tenté, c’est d’intégrer une réserve d’eau directement en-dessous du carré de potager.
Je me suis inspiré des travaux du pionnier en la matière, l’australien Colin Austin, et voici le principe de ce qu’ils appellent là-bas un “wicking bed” :
(Comme d’habitude, cliquez sur les photos pour agrandir)
Mais comme d’habitude, j’ai voulu simplifier tout ça. Pas de gravier, pas de feutre ! Continuez votre lecture pour découvrir ma solution.
Démontage de l’ancien carré de potager
Le cadre est encore en bon état. Je le mets de côté pour pouvoir déplacer la terre plus facilement.
L’avantage d’avoir pris du bois pas trop épais (2 cm), c’est que j’arrive à le soulever seul.
Mise de côté de la terre
Je sors toute la terre qui était à l’intérieur du cadre.
Une bâche au sol va me permettre de la stocker proprement, et surtout de récupérer jusqu’à la dernière miette de terre quand je la remettrai en place.
Nivellement du terrain
Pour que la réserve d’eau ait la même hauteur partout, il faut que le terrain soit bien de niveau. J’ai donc calé le cadre avec des dalles et remblayé l’un des côtés.
La découpe de la bâche
Pour la solidité dans le temps, il faut utiliser de la bâche à bassin, aussi appelée liner (épaisseur 0,5 mm). Son étanchéité doit être parfaite.
J’ai acheté ma bâche en jardinerie où elle est vendue au mètre. Pour le morceau dont j’avais besoin, j’en ai eu pour moins de 20 €.
On pourrait aussi réutiliser le liner d’une vieille piscine hors-sol.
L’agrafage du liner
J’ai fixé la bâche étanche tout autour du cadre avec des agrafes. Attention à ne pas percer le fond !
Le trou de vidange
Pour éviter l’eau stagnante en cas de forte pluie (et quand l’été sera passé), j’ai mis un bouchon qui permet au trop-plein d’eau de sortir.
En fait ce n’est pas exactement un bouchon, cela s’appelle un passe-paroi et c’est livré avec deux joints pour l’étanchéité.
La pose du drain
L’idéal, c’est d’utiliser du drain agricole (tuyau percé d’une multitude de petits trous) de petit diamètre (5 cm). Mais comme je n’en ai pas trouvé, j’ai acheté de la gaine de 4 cm et à avec une bonne dose de patience, j’ai percé tous les petits trous à l’aide d’une perceuse avec un forêt de 1 mm (espacement des trous : 3 cm).
L’extrémité enterrée est fermée par un bouchon.
Les apports d’eau (hors pluie) se feront uniquement en la versant dans le bout de tuyau qui dépasse. Avant de remettre la terre, j’ai testé l’imperméabilité de la bâche en remplissant jusqu’à avoir 2 ou 3 cm d’eau dans le fond.
Remplissage avec la terre
Une fois le drain bien calé, j’ai remis la terre en place.
Comme il y avant déjà quelques centimètres d’eau au fond, je n’ai pas eu besoin d’en rajouter.
C’est à cette étape que j’ai énormément simplifié le système : pas de gravier au fond ni de feutre géotextile pour séparer les graviers de la terre.
Mon but est d’avoir une autonomie en eau de deux semaines en plein été. En faisant le calcul, on arrive à 64 litres d’eau pour remplir le fond à 3 cm, soit 5 gros arrosoirs que je verserai par le trou de remplissage.
Détails du calcul : taille du cadre : 12 décimètres par 18 décimètres, ce qui nous donne 0,3 x 12 x 18 = 64
Je suis sûr que les racines des légumes ne baigneront pas dans l’eau (ce qui risquerait de les faire pourrir) car l’eau se diffuse dans tout le volume de terre.
Je ne pense pas non plus que la terre va boucher les petits trous du drain, car ils sont vraiment minuscules.
Nous verrons bien si tout cela se vérifie à l’usage…
Les plantations
Le lendemain, les 3 cm d’eau sont montés par capillarité et la terre était devenue légèrement humide, juste ce qu’il faut pour les légumes.
J’ai planté une douzaine de salades, de la ciboule et deux plants de céleri branche.
Après 3 semaines
La canicule est passé par là (durée : une semaine) et je n’ai même pas eu besoin de rajouter d’eau. Tous les jours, je creusais pour tâter l’humidité de la terre et même si la surface paraissait sèche, le fond était légèrement humide.
Les salades grossissent à vue d’œil et je vais bientôt en planter une nouvelle fournée.
Je ferai un petit compte-rendu en fin d’été pour vous dire si cette installation aura tenu ses promesses.
Si vous avez des questions (générales ou sur un point de détail), on se retrouve dans les commentaires…
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