On entend beaucoup parler de permaculture en ce moment et cela m’a donné envie de suivre ses principes dans ma pratique potagère (même si beaucoup de choses dans ma façon de jardiner sont déjà en accord avec la permaculture).
Mais je souhaite aller plus loin avec vous et de vous proposer de faire ce que j’appelle un “petit potager durable en permaculture”, dans lequel je vais appliquer tout ce que j’ai appris sur le sujet depuis plusieurs mois. Comme d’habitude, je vais essayer de vous transmettre mes connaissances de la manière la plus pratique possible.
Mais tout d’abord, qu’est-ce que la permaculture exactement ?
La permaculture en 3 mots
Le concept de permaculture regroupe beaucoup de choses, mais on peut le résumer en disant que c’est une démarche qui vise à respecter la nature, respecter les besoins humains, et garder un équilibre entre les deux ! Pour une présentation un peu plus détaillée, j’ai déniché pour vous cet article très clair du blog Prise de Terre : La permaculture, ques aquo ?
L’un des principes de la permaculture, c’est de s’adapter au contexte de chacun. Dans cette série d’articles (qui démarre avec celui que vous êtes en train de lire), je vais prendre le cas d’un habitant d’une zone péri-urbaine, qui ne dispose que d’une surface réduite pour cultiver, et qui souhaite faire un petit potager facile à entretenir.
Si vous me suivez depuis quelques temps déjà, vous savez que j’ai plusieurs parcelle potagères autour de ma maison : un potager en pleine terre d’une cinquantaine de m², et un petit carré de potager (un rectangle plutôt) d’1m20 sur 1m80 entouré d’un cadre en planches de 20 cm de haut.
Pour illustrer cette série d’articles, je vais vous montrer comment construire, mettre en culture, entretenir un petit rectangle de potager supplémentaire que je vais faire chez moi, et si vous le souhaitez vous pourrez en faire autant chez vous. Le but est de créer un petit espace qui sera auto-fertile et permettra de récolter des légumes toute l’année, en respectant les principes de la permaculture.
L’automne, c’est vraiment le meilleur moment pour créer de nouvelles parcelles de cultures, parce que la terre aura tout l’hiver pour se bonifier.
La phase de design (conception)
Il faut commencer par se poser la question de ce que l’on voudra obtenir avec ce futur potager. Pour moi, le but de ce potager est :
- de servir d’exemple pour les publications que je fais sur ce blog,
- d’être aussi un terrain d’expérimentation pour certaines techniques de culture innovantes (je vous en dirai plus au printemps),
- mais également de me procurer certains légumes qui ne poussent pas bien dans mes autres potagers (du fait de leur conception ou de leur sol), comme les carottes.
Puis vient le choix de l’emplacement : le plus ensoleillé possible pour que les légumes se développent au mieux, et pas trop près d’arbres ou d’arbustes pour éviter que leurs racines viennent coloniser le potager par en-dessous.
Pour respecter un autre principe de la permaculture dont j’ai déjà beaucoup parlé sur ce blog : avoir un sol vivant, ce potager sera obligatoirement entouré d’une bordure. Pourquoi ? Par expérience, je sais que si on ne délimite pas bien les contours d’une zone de culture, le jardinier finit toujours par mettre les pieds dedans, et le tassement que cela occasionne n’est vraiment pas bon pour le sol. Une fois la terre mise en place, elle ne sera plus du tout travaillée, afin de ne pas déranger les vers de terre et les micro-organismes qui y habitent.
Côté pratique, j’ai gardé la largeur standard d’une planche de culture de 1m20 afin que le milieu soit facilement accessible avec les bras, et en longueur je vais faire 2m40.
On passe à l’action
Avertissement : réfléchissez avant d’imitez ce que je fais !
Chez moi, la terre naturelle de mon jardin est extrêmement caillouteuse et pauvre. Impossible de faire pousser des légumes là-dedans ! C’est pourquoi je suis obligé de décaisser la terre et de la tamiser, puis de l’enrichir généreusement avec de la matière organique.
Mais cela représente beaucoup de travail, et si votre terre est déjà correcte à la base, il vaut mieux garder votre énergie pour autre chose.
Après avoir pris les mesures, je marque avec des piquets et une cordelette l’emplacement du rectangle du potager.
Si chez vous il y a de l’herbe, vous commencerez par la décaper pour faire apparaître la terre. Ces plaques d’herbe sont à mettre de côté, car nous verrons comment les réutiliser dans un prochain article de la série.
Chez moi la sécheresse de l’été a complètement grillé l’herbe, et à part quelques adventices maigrelettes, je n’ai pas eu grand-chose à enlever.
Etape suivante : j’ai décaissé la terre végétale et je l’ai mise de côté sur une bâche. Je vous vois venir, vous allez me dire que cela va déranger la vie du sol et vous aurez raison. Mais c’est très temporaire, et vous allez voir dans les articles suivants comment nous allons mettre en place toutes les conditions pour avoir un sol extrêmement vivant dans ce petit potager. Pour moi, le seul moment où l’on peut se permettre de chambouler le sol, c’est à la création du potager.
Dans quels cas ne faut-il surtout PAS décaisser la terre ?
Cela dépend de votre sol. S’il est très compact ou très argileux et que l’eau stagne longtemps après la pluie, vous ne gagnerez rien à décaisser, car l’eau va occuper l’espace qui serait normalement aéré et les micro-organismes décomposeurs ne pourront pas faire leur travail. Vous risquez ainsi de bloquer votre sol.
Dans ce cas, au lieu de décaisser la partie cultivée du potager, il serait plus avantageux de décaisser les allées : vous allez ainsi récupérer de la terre végétale pour remplir le potager et ce dernier se trouvera légèrement surélevé par rapport aux allées, ce qui donnera un meilleur drainage.
La terre de mon terrain est tellement compacte que j’ai eu un mal fou (à la pioche !) pour enlever une couche d’une vingtaine de cm de profondeur. Chez vous, si vous pouvez faire mieux (et à condition que votre terre soit drainante), n’hésitez pas, l’idéal étant de décaisser sur 25 à 30 cm. Cette terre sera bien sûr réutilisée pour remplir le potager, mais je vous en dirai plus dans le prochain article.
Petit enquiquinement supplémentaire chez moi : la terre contient tellement de cailloux que j’an ai profité pour la tamiser avec un tamis de ma fabrication.
La mise en place des bordures
Pour changer de mon premier carré qui est entouré de planches de bois, j’ai choisi de rendre la bordure vraiment durable, en prenant cette fois des briques pour encadrer ce potager.
Mais le choix est vaste : planches de bois, bordures en béton, pierres sèches, etc… à chacun de choisir selon ses convictions et ce qu’il a sous la main.
Pour suivre le principe de la permaculture qui est de recycler le plus possible, saviez-vous que l’on peut récupérer pas mal de matériaux pour une bouchée de pain sur Leboncoin par exemple ?
La suite à venir
Dans le prochain article de cette série “Démarrer un petit potager durable en permaculture”, vous découvrirez les réponses à ces deux questions :
- Pourquoi j’ai décaissé la terre si c’est pour la remettre ensuite ?
- Pour quelle raison manque-t-il une brique côté nord, remplacée par une planche amovible ?
[Mise à jour] la partie 2 a été publiée ici.
J’espère que cet article vous inspirera pour démarrer votre propre petit potager. Et si vous avez déjà un potager principal, pourquoi ne pas faire une petite parcelle supplémentaire près de la maison, pour avoir toujours quelques salades à portée de main ?
Si vous avez des questions, j’y répondrai dans les commentaires. Je vous dis à tout de suite !
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Parce que ce n’est pas facile de réussir son potager naturel à tous les coups, je prépare pour vous chaque semaine :
- un article pratique où je vous apprends une nouvelle technique de culture que vous pourrez appliquer chez vous,
- ou une vidéo qui vous montre ce qui pousse maintenant dans mon potager (y compris les ratages et les leçons à en tirer).
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