Au printemps, c’est le bon moment pour faire les premier semis en pleine terre au potager.
Il n’y a pas de date précise car la météo change chaque année mais il faut que le sol soit ressuyé et que les températures soient douces. Indice : les mauvaises herbes commencent à se développer, les bourgeons des arbustes à éclore et les premières feuilles à apparaître.
Et il faut surtout que les 3 conditions suivantes soient remplies :
- air,
- chaleur,
- eau.
Voyons cela plus en détails.
1ère condition : une terre meuble (air)
Pour ne pas que les racines des semis soient freinées quand elles vont s’enfoncer dans le sol, il ne faut pas que celui-ci soit trop compact.
Ce travail de préparation du sol en début de printemps sera plus ou moins pénible pour le jardinier, selon la façon dont il aura protégé sa terre pendant l’hiver.
Si le sol est resté paillé durant tout l’hiver ou bien s’il était recouvert d’une culture d’engrais vert, c’est ce qu’il y a de mieux car la terre a été abritée des intempéries et des mauvaises herbes.
Une fois le printemps venu, on enlèvera le paillis ou l’engrais vert si ce dernier a été détruit par le gel durant l’hiver. Il suffit d’un bon coup de râteau. On peut stocker ce que l’on vient de ratisser dans un coin pour le réutiliser ou bien le mettre au compost.
Si l’engrais vert n’a pas gelé, c’est le moment de le faucher (en laissant les racines dans le sol pour qu’elles continuent leur action bénéfique). L’idéal, c’est de faire cela quelques semaines avant la date du premier semis prévu et de laisser sécher sur place.
Avant le semis, un simple passage au croc pour émietter la terre en surface et un coup de râteau final vont finir le travail. Même pas besoin d’aérer la terre car elle l’est déjà naturellement grâce à sa bonne structure.
Bon ça, c’est le cas idéal, car dans le cas d’une terre argilo-limoneuse comme la mienne, je n’échappe pas au passage de la grelinette dont je vais vous parler plus loin.
Voyons maintenant le cas où votre sol est resté nu pendant l’hiver : il a été tassé et lessivé par toutes les pluies et maintenant, il va falloir le défricher et le décompacter.
Pour enlever les herbes indésirables, j’utiliser une houe ou une serfouette bien affûtée (c’est la même chose en plus petit). Les déchets végétaux iront en direction du tas de compost.
Pour décompacter la terre, je vous propose d’utiliser une fourche-bêche ou une grelinette, deux outils qui respectent la vie microbienne du sol. J’en avais fait la démonstration dans cet article.
- Pas de bêchage car cette pratique d’un autre temps bouleverse la structure du sol et remonte en surface les graines de mauvaises herbes et les fait germer.
- Pas d’engins mécaniques car ils détruisent la structure de la terre qui va se transformer en semoule collante à la première pluie.
Pour terminer la préparation de la parcelle, un apport de matière organique va recharger le sol en nutriments pour les cultures à venir.
Il faut plutôt épandre en surface du compost bien mûr. Il a une libération lente qui fertilisera la parcelle pendant plusieurs mois.
Il suffit d’en étaler une couche de 1 ou 2 cm en surface. Ne pas l’enterrer car les vers de terre vont s’en charger.
2ème condition : un sol réchauffé (chaleur)
Pour que les graines que vous allez semer puissent germer facilement, il faut que la terre soit accueillante. Cela veut dire que sol doit être au moins à une température de 10 degrés pour les légumes de printemps (salades, radis, carottes, épinard…).
Pour cela, rien ne sert de semer trop tôt. Il faut laisser du temps à la terre pour se réchauffer, et elle le fait beaucoup plus lentement que l’air ambiant.
Il faut aussi savoir qu’une terre argileuse se réchauffera moins vite qu’une terre sablonneuse. Pour connaître votre type de terre, référez-vous à cet article.
Pour que la température de la terre monte petit à petit, on peut si on le souhaite la débarrasser de tout paillis ou culture afin qu’elle soit exposée au soleil. C’est le seul moment de l’année ou il peut être appréciable de laisser la terre à nu.
Le fait d’aérer la terre comme nous l’avons vu plus haut, cela contribue aussi à la réchauffer car l’air tiède peut mieux pénétrer en profondeur.
3ème condition : de l’humidité mais pas trop (eau)
Au printemps, il arrive que les périodes pluvieuses se suivent sans discontinuer. Il faut savoir attendre et saisir la bonne journée pour faire les semis. Surtout en sol argileux et collant, il faut d’abord que la terre ait séché un peu (on dit ressuyé). La terre est à point quand elle ne colle plus aux bottes et s’émiette dans la main.
L’idéal est d’avoir une semaine de beau temps. Les semis lèveront plus vite et les légumes prendront un bon départ, un avantage qu’ils garderont tout au long de leur croissance.
Si il pleut beaucoup après le semis, les graines risquent de pourrir sur place. Cela m’est déjà arrivé avec des petits pois. Pour éviter cela, surtout en sol lourd, on peut alléger le sillon avec du terreau du commerce.
Quelques astuces pour réussir vos semis en pleine terre
Pour finir, je vais vous donner quelques trucs que j’ai appris au fil des ans.
Si le sol est paillé, il suffit d’écarter le paillis de part et d’autre du rang à semer. On le replacera quand les jeunes plantes auront atteint une dizaine de centimètres.
Le semis en pleine terre est obligatoire pour les légumes à racines longues comme les radis, les carottes et les panais. Pour les autres, le semis en godets sous abri est souvent plus pratique.
Pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier (et étaler les récoltes), il vaut mieux échelonner les semis d’un même légume tous les 15 jours.
Une erreur commune : on a toujours tendance à semer trop serré. Et ensuite, bonjour la corvée d’éclaircissage ! On préconise souvent de mélanger du sable aux petites graines fines mais il y a mieux : de la semoule à couscous qui est plus régulière. Certains jardiniers mélangent leurs graines avec du marc de café, mais des études ont montré qu’appliqué directement sur la terre, il pourrait inhiber la croissance des plantes. Il vaut donc mieux le réserver pour le composteur.
Autre erreur fréquente : semer trop profond ! Il faut semer moins profond au printemps qu’en été, de même il faut semer moins profond en terre lourde qu’en terre légère (les pois à 2 cm de profondeur, les salades, carottes, radis ronds : à peines recouvrir les graines. Une exception : les radis allongés se sèment à 2 cm de profondeur)
La clé du succès, c’est la vitesse de germination et de croissance des légumes. Cela laisse moins de temps aux graines de pourrir ou aux ravageurs (mulots, limaces) pour grignoter les graines ou les jeunes plantules.
Conclusion
Si vos semis ne devaient pas prendre un bon départ à cause d’une terre trop collante ou de conditions climatiques trop pluvieuses, il reste la possibilité de faire ses plants en semant les graines dans des godets.
Et vous, connaissez-vous des astuces pour faire les semis en pleine terre ? Si oui, je serai très heureux de vous lire dans les commentaires ci-dessous.
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